Depuis le 4 août une centaine de personnes, avec des femmes et des enfants, campe devant la Mairie de Bagnolet. Ce sont pour la plupart des migrants d’Afrique ayant fui les conflits guerriers, pour la plupart provoqués par la déstabilisation de la Lybie dont la France n’est pas exempte de responsabilité.
Ces personnes occupaient un immeuble désaffecté, faute de solution de logement et ont dû le quitter suite à un incendie dont tout porte à croire qu’il est d’origine criminelle.
Les forces de l’ordre ont refusé à ces familles le retour à ce lieu d’hébergement provisoire. Cette décision émane du Préfet et nous la condamnons. Bien que précaire cette occupation d’un immeuble vide et ne faisant l’objet d’aucun projet immobilier, aurait donné le temps à des solutions adaptées à la diversité des situations en lien avec les services de l'Etat.
Face à l’urgence humanitaire qui se joue aux portes de notre maison commune, symbole de notre république, nous en appelons à la tenue rapide d’une table ronde qui associe sans-logis, Mairie, Etat, Conseil général pour sortir de cette situation de blocage.
Il convient de déployer tous les efforts nécessaires pour permettre aux expulsés de retrouver des conditions d’hébergements dignes. Nous appelons la ville de Bagnolet à y prendre toute sa part et à enfin prendre la mesure de la détresse sociale qui se joue. La ville de Bagnolet se doit de prendre des initiatives fortes pour mettre l’Etat devant ses responsabilités tout en faisant preuve de solidarité vis-à-vis des sans-logis. L’Etat ne doit plus laisser les villes livrées à elles-mêmes et organiser la précarité des populations en refusant asile, hébergement et permis de travail. Les dernières déclarations du Maire témoignent malheureusement d’une stratégie de pourrissement et d’un alignement sur la politique exclusivement répressive de l’Etat. Ce n’est pas acceptable. Il est désormais urgent de produire des actes pour que soit respectée la dignité des sans-logis du collectif des Baras.