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8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 22:15
C'est au coeur du quartier populaire des Malassis, que le rassemblement "Bagnolet Avenir" a choisi d'organiser une inititiative conviviale, festive et revendicative pour la journée internationale des droits des femmes. Par un beau temps ensolleillé nous étions  nombreux à partager un repas, avec des plats amenés par les convives d'autres préparés par une association de femmes de Djibouti et par notre camarade Moussa.  Un spectacle  conçu par des mères de familles et des enfants sur l'égalité homme femme au travail a été très applaudi. Puis se fut le moment des tours de chants, avec du Slam, le tout dans une ambiance de cour de récréation puisque des ateliers d'animation pour les enfants étaient aussi organisés. Une très belle initiative rendu encore plus chaleureuse grace à la participation de trés nombreux habitants du quartier. 
Nous vous proposons la lecture des interventions de Josiane Bernard, notre vice présidente du conseil général, et de Laurent Jamet, tête de liste de Bagnolet Avenir.

 

Discours Josiane Bernard  

8 Mars 2014

 

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Aujourd’hui, comme nous, partout dans le monde des millions de femmes et d’hommes manifestent pour faire entendre une idée forte : tant que persisteront les inégalités entre les femmes et les hommes, nous vivrons dans un système inégalitaire.

Le statut des femmes est d’ailleurs un indicateur fort de l’état de nos sociétés ; plus les femmes y sont maltraitées que ce soit du point de vue salarial, de la prise de responsabilité politique, professionnel ou dans la sphère privée, moins ces sociétés sont porteuses de valeurs positives, qui permettent l’épanouissement de chaque individu.

Cette date du 8 mars a été initiée par la militante communiste allemande Clara Zetkin afin de prendre acte des luttes menées par les femmes partout dans le monde. C’est la date anniversaire d’une grève des ouvrières de l’habillement qui a eu lieu à New York en 1857.

Les travailleuses protestaient, déjà, contre l’entassement, les conditions de travail dangereuses ainsi que les salaires de famines versés aux travailleuses du textile.

Ce n’est pas un hasard si cette question des salaires, de l’emploi des femmes et par la même de leur indépendance financière est à l’origine de cette journée. C’est une question centrale. 

Les luttes menées par les femmes depuis des décennies ont permis des avancées importantes dans ce domaine comme dans de nombreux autres.

Mais d’une façon générale quel constat pouvons-nous faire ? 

Les inégalités persistent, pires elles ont tendance à s’aggraver avec les politiques d’austérité menées en France comme dans le reste de l’Europe. 

 

Alors que les filles réussissent mieux que les garçons à l’école (55 % des étudiants sont des étudiantes), elles restent majoritaires dans les filières tertiaires et littéraires et minoritaires dans les filières professionnelles et scientifiques (22 % dans les écoles d’ingénieurs). 

 

La concentration des femmes est manifeste dans certains métiers de services, de soins, d’enseignement.

 

Dans la fonction publique alors qu’elles sont largement majoritaires (60 %) elles ne représentent que 13 % de la haute fonction publique.

Plus on monte dans la hiérarchie, moins on en trouve. 

 

Les femmes occupent les emplois les plus précaires dans le privé comme dans le public et 82 % des emplois à temps partiel le sont par des femmes.

En matière de salaire, l’écart moyen est de 28% et peut atteindre jusqu’à 40% dans certains secteurs comme celui des assurances. 

 

Et cela, pour le plus grand profit des patrons et des actionnaires.

 

Pour ce qui est  des pensions de retraites, l’écart est de 42%, le montant moyen d’une pension est de 932 euros pour une femme dans notre pays. 

 

Pourquoi cette énumération ? 

 

Parce que, loin des satisfécits sur la situation des femmes dans notre pays nous pouvons dire que le chemin est encore long, non seulement, pour parvenir à l’égalité, pour parvenir ne serait-ce qu’à un peu plus de dignité. 

 

Quand on traite si mal, la moitié de la population, c’est que les politiques menées ne vont pas dans le bon sens, dans celui de l’émancipation humaine et du partage des richesses.

 

Ce qui aggrave tout, qui dévaste tout, depuis quelques années porte un nom : l’austérité. C’est un véritable poison qui mine tout le corps social et dont les femmes sont les principales victimes.  

Comme de nombreux rapports l’ont montré, même si toute la population est touchée par ces choix politiques, les femmes subissent plus durement les mesures d’austérité, faites de coupes claires dans les services publics et la protection sociale.

Représentant la grande majorité des précaires et des bas-salaires, elles subissent plus le chômage et la perte de pouvoir d’achat, le démantèlement des services publics, la hausse des tarifs, une fiscalité de plus en plus injuste, les différentes réformes des retraites…  

Les droits des femmes sont fortement menacés, lorsque les coupes touchent les services de santé, les subventions aux organismes de lutte contre les violences faites aux femmes, ou encore lorsque de nombreuses maternités et centres d’IVG ferment, comme c’est le cas partout en France. Nous avons comme exemple la maternité des Lilas mais aussi le CHI de Montreuil où les batailles continuent. 

Alors que des investissements publics massifs sont indispensables en matière de protection sociale, de services publics et d’emploi pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux et réduire les inégalités, les politiques d’austérité interdisent concrètement toute évolution vers le progrès social et aggrave les inégalités entre les sexes.

 

Cela fait 70 ans cette année que les femmes en France ont remporté cette victoire, après des décennies de luttes acharnées. Bien après les femmes américaines, anglaises ou allemandes… 

Cependant, quel constat pouvons-nous faire ?

Les femmes sont toujours sous-représentées dans la prise de responsabilité politique, c’est notamment vrai dans les Assemblées nationales ou dans les Conseils généraux. 

 

Il faut une volonté politique forte sur ces questions pour permettre aux femmes de prendre toute leur place, d’exercer toutes les responsabilités, ne pas les cantonner à certains domaines réservés. 

 

 

 

Même si, comme l’a déclaré Clara Zetkin :

« Le droit de vote ou l’égalité civile de la femme une fois inscrits dans  les lois et les codes, l’exploitation des femmes n’en sera pas pour autant supprimée. » 

Je vous parle d’expérience, voyant bien souvent l’étonnement dans les yeux de certains de mes interlocuteurs quand je leur dit qu’au Conseil général je m’occupe de l’eau, de l’Assainissement, de l’environnement et de la Biodiversité.

De tels réflexes sont d’un autre âge, les femmes ont les mêmes compétences que les hommes comme en témoignent dans notre ville les parcours de Jacqueline Chonavel, 1er femme élue maire d’une ville de + de 30 000 habitants et vice-présidente de l’Assemblée Nationale et Jocelyne Riou qui a assuré de nombreux mandats municipaux et régionaux. Bagnolet a toujours été marquée par l’engagement de nombreuses femmes.

Cette bataille est toujours d’actualité, c’est toutes et tous ensembles que nous ferons évoluer les mentalités.

Si nous avons décidé de tenir cette initiative à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, c’est que les candidates et candidats de notre liste ont ce combat au cœur. 

Nous n’en faisons pas un supplément d’âme, mais une question centrale pour laquelle nous répondrons toujours présentes et présents, pour laquelle nous agirons dans le cadre de l’action communale, mais aussi au-delà, car les communes ont un rôle à jouer pour faire avancer les droits des citoyennes et des citoyens, les législations. 

L’histoire en est témoin, tout progrès des conditions de vie des femmes entraine des avancées de civilisation.

A l’image de notre rassemblement d’aujourd’hui, la liste Bagnolet Avenir 2014 rassemble des femmes originaires des 4 coins du monde. Toutes ensembles nous vous appelons à la mobilisation pour que le 23 mars souffle un air printanier sur Bagnolet avec la victoire de la liste Bagnolet Avenir 2014 conduite par Laurent Jamet. 

 

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Mesdames, messieurs, chers ami(e)s,

 

 

 

Je suis particulièrement heureux que nous nous retrouvions aujourd’hui pour cette initiative qui prend un caractère festif et revendicatif, une initiative « du tous ensemble », loin des divisions, des oppositions qui minent notre société, notre ville.

 

Une initiative où l’on se sent bien, où l’on a envie de passer du temps ensemble pour le simple plaisirs de partager. Le partage, n’est pas pour moi un vain mot, c’est le ciment du vivre-ensemble dans une ville qui veut retrouver ses valeurs de solidarité, de fraternité, de progrès social.

 

Notre force, c’est notre capacité à nous rassembler, pour que Bagnolet retrouve ses couleurs, redevienne une ville où il fait bon vivre, où l’on sait pouvoir compter sur l’autre, sur des élus qui mènent des politiques en faveur de la population, des élus qui se mobilisent avec la population pour défendre ses droits, pour en conquérir de nouveaux.

 

Et il n’est pas anodin que ce soit aujourd’hui le 8 mars « journée internationale des droits des femmes » que nous nous retrouvions pour marquer ensemble notre volonté de faire de Bagnolet une ville qui renoue avec de grandes ambitions en ce domaine.

 

Une ville qui de nouveau joue un rôle majeur pour innover, inventer des politiques publiques qui permettent aux femmes de prendre toute leur place dans tous les domaines.

 

La place des femmes dans la société est toujours un marqueur fort. Et je suis persuadé qu’en luttant pour conquérir de nouveaux droits, c’est toute la société que les femmes font progresser.

 

Les femmes ont un rôle essentiel à jouer pour que nous vivions dans une ville, dans une société qui place l’être humain au sommet de ses préoccupations, une société plus juste, plus humaine.

 

Et cette année, n’est pas une année comme une autre, 2014 est un anniversaire pour toutes les femmes, un anniversaire qui se fête.

 

 

 

 

 

En effet, il y a 70 ans, après des années de luttes acharnées et une place considérable prise dans la Résistance, le 21 avril 1944, avec l’impulsion du ministre communiste, Fernand Grenier, les femmes obtiennent le droit de voter, d’être élues, de prendre toutes leurs places dans l’espace public, d’exercer le pouvoir à égalité avec les hommes, près d’un siècle après eux.

 

 

Ce droit est un acte fondateur des droits des femmes. Revendiqué sous la révolution française, il est sans cesse refusé, la société patriarcale confinant les femmes dans un rôle d’épouse, de mère, pour procréer, élever et éduquer les enfants.

 

Leur quotidien est sous tutelle masculine. Aux hommes la raison et la cité, aux femmes les sentiments et le foyer.

 

Que de chemin parcouru depuis ! Que de luttes féministes, sociales, politiques menées en permanence pour s’émanciper de ce carcan.

 

Mesurons ensemble le chemin parcouru, mais mesurons aussi celui qui reste à parcourir pour qu’enfin nous puissions vivre dans une société où une petite fille à sa naissance ait autant de possibilités qu’un garçon.

 

Pour qu’on ne la cantonne pas à certaines études, à certains métiers, qu’elle gagne autant que son confrère et ne soit pas soumise au temps partiel, pour qu’elle ne subisse pas la violence qui fait que dans notre pays une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son mari ou son compagnon.

 

 

Nous le savons les luttes à mener en ce XXI e siècle restent immenses en ce domaine :

 

-quand le travail féminin sert de laboratoire au patronat pour accentuer la précarité, 

 

 

 

 

 

 

 

-quand le droit à l’avortement est remis en cause en Espagne, mais aussi en France avec la remise en cause des services publics,

 

- quand l’écart de salaires femmes/hommes est encore de 27 %,

 

-quand seulement 155 femmes sur 577 sont députées,

 

- quand les stéréotypes sexistes ont la vie dure,

 

- quand on entend régulièrement dans les rangs de l’Assemblée nationale des propos sexistes.

 

 

 

Nous savons, que non seulement, il faut rester vigilent, mais qu’il faut innover sans cesse, pour que les femmes puissent prendre toutes leurs responsabilités au niveau national comme dans notre ville.

 

A Bagnolet, nous avons une longue histoire en ce domaine. Quand Jacqueline Chonavel est devenue maire de notre ville en 1959 elle était en France, la première femme élue maire d'une commune de plus de trente mille habitants. 

En 1968, elle devient députée de la  HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Seine-Saint-Denis" \o "Seine-Saint-Denis" Seine-Saint-Denis et elle exerce alors les fonctions de vice-présidente de l' HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Assembl%C3%A9e_nationale_(France)" \o "Assemblée nationale (France)" Assemblée nationale.

Jacqueline ne peut être présente avec nous aujourd’hui, mais elle tient à réaffirmer que le combat pour les droits des femmes reste, pour elle, une priorité, un facteur d'émancipation humaine et elle est persuadée que la liste Bagnolet Avenir saura faire de cette question un des axes majeures de sa politique durant le prochain mandat.

Ce 8 mars doit être un grand moment de mobilisation de toutes et tous les progressistes en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. D’autant que la droite et son extrême envahissent la rue, soutenant et accompagnant des forces ultraconservatrices, pour attaquer très durement les droits des femmes.

 

 

En vérité, ne pouvant s’opposer à la politique économique du gouvernement qu’ils approuvent, c'est à l'égalité entre femmes et hommes, entre citoyennes et citoyens, ferment de la démocratie et de l’État de droit, que ces forces rétrogrades s'en prennent.

 

Et malheureusement, la politique menée par François Hollande remet, elle aussi en cause les droits des femmes. 

 

Certes le Parlement a supprimé,  la notion de  « situation de détresse » dans les critères de droit à l'IVG, mais nous le savons bien, les politiques d’austérité menées par le gouvernement ont des répercussions négatives pour l’ensemble de la population et pour les femmes en particulier.

 

La décision de réduire de 50 milliards les dépenses publiques a et aura des conséquences très graves.

 

Moins de moyens pour la santé publique, par exemple, c’est la remise en cause du droit à l’IVG, du droit à accoucher dans de bonnes conditions, c’est moins d’accueil dans les centres de PMI…

 

La destruction des services publics se traduit toujours par une aggravation de nos conditions de vie et frappe toujours en premier lieu les femmes qui subissent plus durement la crise.

 

Ce qui se passe avec la maternité des Lilas en est une triste illustration.

 

Cette maternité a toujours été en pointe en matière d’accueil, d’accouchements, de suivi des femmes. Elle fait partie de ces structures qui ont toujours développé des prises en charge au plus près des demandes des femmes, des couples, des familles.

 

 

Mais voilà, c’était sans compter sans les sacro saints critères de rentabilité et sur l’intervention de l’agence régionale de santé pour qui, malgré l’engagement du candidat Hollande, il n’est plus question aujourd’hui de reconstruction aux Lilas, mais de relocalisation dans l’hôpital de Montreuil.

 

 

L’argument invoqué : un coût de reconstruction trop élevé. Pour ce gouvernement il faut réduire les coûts de la santé, quelles qu’en soient les conséquences.  

 

 

Mais, je considère que l’action n’est pas finie, il faut que cette maternité ait les moyens de poursuivre son projet. Elle est, pour toutes et tous, le symbole d’un accueil de qualité pour les femmes et les parents.

 

C’est pourquoi, je m’engage avec l’ensemble de mes colistières et colistiers à poursuivre avec la population, les syndicalistes, les collectifs de défense de la maternité, cette bataille essentielle pour les Bagnoletaises et Bagnoletais.

 

L’égalité des hommes et des femmes n’est toujours pas une réalité dans notre pays, c’est un combat à poursuivre et à amplifier.

 

 

Je pense qu’une ville comme Bagnolet peut jouer un rôle moteur en ce sens, qu’elle peut contribuer à modifier cette réalité en profondeur. C’est pourquoi, nous nous engageons pour que 

l’exigence d’égalité traverse l’ensemble de l’action municipale.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sans entrer dans le détail, je veux souligner que nous avons travaillé, lors des Ateliers citoyens, à des propositions concrètes et que nous agirons :

 

-pour que le Centre de santé redevienne un lieu de soin et de prévention notamment en matière de contraception,

 

- pour promouvoir les droits des femmes  et lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes, avec notamment  le relogement d’urgence.

 

Nous agirons pour encourager et valoriser les réussites féminines dans tous les domaines,

 

-pour la construction d’événements partenariaux pour célébrer les journées internationales du 8 mars et du 25 novembre contre les violences envers les femmes,

 

-pour créer des liens avec les mouvements féminins d’émancipation et des droits des femmes dans le monde.

 

 

 

Nous avons aujourd’hui toutes et tous le moyen de faire pencher la balance du bon côté en votant et en faisant voter pour la liste que j’ai l’honneur de conduire.

 

C’est un geste simple et efficace, pour rendre possible une victoire qui nous ouvrira d’autres possibles.

 

Je crois en la force des femmes pour transformer en profondeur les réalités et je veux terminer en empruntant à Léon Tolstoi cette très belle phrase : Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde.

 

 

 

 

 

 

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