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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 11:08

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Les licenciements, annoncés semaines après semaines commencent à ressembler à une vague cruelle qui emporte des emplois dans les services, comme dans l'industrie.
La Seine Saint Denis a reçu hier un terrible mauvais coup, après l’annonce de la fermeture de  l’usine PSA  d'Aulnay à l’horizon 2014. Ce site concerne près de 10.000 emplois directs et indirects. Ça fermeture représente un véritable tsunami social. A Bagnolet la question de l’avenir de l’entreprise Adp, société de service informatique,     dont l’activité dépend à 80% des commandes de PSA Aulnay, est posée.
Notre ville est touchée par d’autres plans de suppression d’emplois : à Auchan destruction de 20 emplois, ADEFICAT suppression de 15 postes, DANE ELEC 13 licenciements sur fond de répressions syndicales contre des délégués CGT…
Cette crise provoquée par la folie spéculative des banques et des marchés financiers ne cesse d’avoir de lourdes incidences sur l’économie réelle et ce sont les salariés, qui ne sont en rien responsable des dérives de la finance, qui en payent les conséquences. C’est inacceptable !
Pourtant, PSA a touché 3 milliards d'aides de l'État en 2009, sans contrepartie réelle. Son chiffre d'affaire a connu une augmentation constante ces quinze dernières années et le PDG se paye 9 000 € par jour ! Cela ne l’empêche pas de décider  aujourd'hui de supprimer  10000 emplois !
Une politique industrielle à fonds perdus
En 2012, 172 milliards d'aides ont été accordées par l’État aux entreprises, surtout aux grands groupes industriels, sans droit de regard sur leurs stratégies. Cette politique du chèque en blanc doit cesser !  ! L'industrie en France est en déclin, la part de l'emploi industriel est passée de 32,2 % à 19,9 % entre 1978 et 2008. Cette situation est dramatique car souvent cela laisse sur le carreau des ouvriers déchirés. L'emploi est une nécessité. La première richesse de la France n'est pas la finance mais le travail humain!
Sur notre territoire, les salariés de PSA ne sont pas condamnés à subir les funestes projets de la direction de Peugeot. La Lutte contre la fermeture de l’usine de PSA à Aulnay, est une lutte d’intérêt général pour contrer la logique de déclin industriel du pays. Le Président du « changement », son gouvernement et leur majorité présidentielle ont l’occasion, sinon l’obligation, de passer aux actes.
Pas question en effet de fuir les responsabilités qui sont désormais celles du gouvernement, en réduisant son action à l’organisation de tables rondes. L’heure est venue de passer des discours aux actes, avec courage et ambition, et de refuser tout cynisme concernant ce dossier.
Les légitimes exigences à l’encontre du précédent gouvernement pour qu’il s’oppose à la fermeture de PSA-Aulnay valent désormais pour le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
D’autant que les salariés et leurs organisations syndicales ont mis en évidence que la « surcapacité » de production invoquée par la direction de PSA n’était qu’un mauvais prétexte visant à masquer les projets de délocalisation de toutes les activités de production du groupe. La surcapacité de 20 % est calculée selon des critères de rentabilité purement économiques en considérant que les sites de production doivent tourner à 100%, 7 jours sur 7 et 24h sur 24h.  Les mises en chômage partiel, l’organisation du travail avec les méthodes de juste à temps détruisent les conditions de vie des salariés mais ne permettent pas non plus de répondre à la demande des besoins de la population puisque les délais d’attente pour un véhicule neuf sont de plus en plus long.
Ces déclarations font totalement abstraction des besoins et de la demande automobile en Europe et dans le Monde. A l’heure actuelle la France, l’Italie, l’Angleterre sont des pays importateurs nets d’automobiles. L’industrie automobile doit apporter des réponses aux problématiques environnementales. Cela ne se fera pas, si ces futures voitures sont produites à des milliers de kilomètres dans des situations écologiques et sociales déplorables.
Non, les actionnaires de PSA n’ont pas à dicter le sort d’une usine de 3.500 salariés et de l’ensemble de ses sous-traitants et de leurs emplois, au seul motif de conforter leurs dividendes ! Non, ils n’ont pas à décider du destin d’un territoire, déjà largement meurtri par le chômage et la précarité, par une désindustrialisation mortifère pour l’Ile-de-France et l’ensemble du pays.
D'autres solutions sont possibles, pour soutenir le développement d’une filière automobile moderne, respectueuse de l’environnement, pour favoriser l’investissement et la recherche, la formation et l’emploi dans un secteur essentiel de l’industrie française.
Sans attendre, le gouvernement doit se donner les moyens de stopper la cascade d’annonces de suppressions d’activités et d’emplois dans le pays en adoptant immédiatement un moratoire sur les licenciements boursiers, avant que l’Assemblée nouvellement élue n’adopte de nouvelles mesures visant à désintoxiquer notre économie de la finance.

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