Le 18 septembre 1982 les yeux du monde étaient contraints de s’ouvrir sur un massacre accompli dans les camps palestiniens de Beyrouth. Une tuerie systématique commise à l’intérieur de Sabra et Chatila. Impossible d’échapper aux photos imprimées sur le papier éphémère des journaux, aux images fugaces des écrans cathodiques, de ne pas voir sans ciller ces corps entassés et ces crânes fendus d’enfants. Trois mois plus tard, le 16 décembre, par 123 pour et 22 abstentions, l’Assemblée Générale de l’ONU, établissant l’acte d’accusation, qualifiait cette barbarie « d’acte de génocide ». Et puis plus rien. Pourtant « imprescriptible », le crime qui a fait, 3000 morts, peut-être davantage, ne sera jamais jugé, ni son cas présenté devant un tribunal. La Cour Pénale Internationale, et d’autres tribunaux pénaux internationaux, n’ont jamais imaginé de convoquer les bourreaux. Le rôle joué par l’Etat d’Israël dans cet horrible drame, guider et motiver par un certain nombre de militaire de l’armée Israélienne Ariel Sharon en tête, a largement contribué à ce silence complice. L’absence de travail historique sur Sabra et Chatila, alors qu’il y’a matière et urgence, souligne la gravité de l’amnésie. Sans travail de mémoire sur cet « acte de génocide » c’est un nouveau « crime » qui s’opèrerait. Pour ne pas enterrer cette injustice et faire en sorte que ce génocide reste un massacre discret, la ville de Bagnolet et des acteurs de la société civile ont pris un certain nombre d’initiative à saluer, dans le cadre des commémorations des 30 ans de cette tuerie. La Municipalité, en lien avec l'AJPF (Association des villes françaises pour le jumelage avec les camps de Réfugiés Palestiniens) invite ainsi les bagnoltais à l'inauguration d'une oeuvre d'art monumentale dédiée aux réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, le jeudi 13 septembre à partir de 18h au châeau de l'Etang.
